Il arrive un point dans la vie de chacun où l’on réalise que le corps n’est plus aussi tolérant aux maltraitances qu’on lui inflige qu’il a pu l’être, et qu’il est temps, non pas d’en faire moins, mais de travailler mieux. Comme beaucoup de travailleurs indépendants, je passe un temps considérable devant mon bureau, et plus précisément, devant mon ordinateur. Il y a 2 ans, j’ai commencé à ressentir des douleurs de plus en plus intenses au le poignet droit, sur le dessus de l’avant-bras et au niveau du coude. Un bon vieux syndrome de la souris. Après plusieurs séances de physiothérapie, qui m’ont rendu une mobilité articulaire que j’avais perdue depuis longtemps, il fut temps pour moi de revoir mon poste de travail. En dehors de la douleur, la réparation par un professionnel coûte rapidement plusieurs centaines d’euros et le surcoût de l’équipement ergonomique est assez vite rentabilisé.

#Problème ergonomique

Le problème numéro un du travailleur, qu’il officie en bureau ou sur une chaîne de montage, c’est le maintien du corps dans des postures fixes pendant plusieurs heures d’affilée ainsi que la répétition inlassable des mêmes mouvements. Le corps humain semble avoir évolué pour le mouvement varié, c’est à dire pour solliciter tous les muscles de façon intermittente. Or le travail sollicite toujours les mêmes muscles de façon répétée, ce qui cause tendinites et troubles musculo-squelettiques divers. En particuier, l’informatique soumet les yeux et le poignet à un niveau de sollicitation jamais vu, pour lequel nous ne sommes pas adaptés.

#Problèmes d’ordinateurs

L’ordinateur portable est une merveille qui permet de travailler partout, de façon nomade. Pensé comme un ordinateur d’appoint, à l’origine, pour beaucoup de gens il est devenu le seul ordinateur, au bureau comme en déplacement (ou au café). Le problème est que sa conception est par nature l’ennemie de votre corps. En effet, ergonomiquement, vous souhaitez le clavier au bord de la table, le plus proche possible de vos épaules (sur l’axe horizontal), et l’écran à hauteur des yeux à une distance raisonnable. Le fait que l’écran soit attaché au clavier, sur un portable, oblige à avoir systématiquement soit l’écran trop près et trop bas, soit le clavier trop loin et souvent trop haut. De plus, le pavé tactile, qui n’offre aucun point d’appui pour la main ou le poignet, oblige le poignet à supporter seul le poids de la main, voir carrément l’avant-bras à supporter et la main et le poignet, dans une position statique maintenue de longues heures. Enfin, avec mon ordinateur précédent, l’option de désactivation de pavé tactile pendant la frappe au clavier n’a jamais fonctionné sous Linux. J’étais donc obligé de taper avec les poignets en l’air pour éviter de toucher la zone tactile et de voir le curseur se promener de façon aléatoire, avec le texte inséré ailleurs.

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Support pour laptop

En séance de travail prolongé, il est donc primordial de surélever l’ordinateur portable pour mettre l’écran à la hauteur les yeux, et d’utiliser un clavier externe pour avoir une bonne position des bras et les poignets au repos. J’utilise donc un support à charnières pour portable, muni de ventilateurs sur le dessous, qui permet de régler une hauteur confortable tout en améliorant le refroidissement de l’ordinateur. Les charnières permettent toutes sortes des combinaisons (réglables par incréments de 30°), le prix est raisonnable (environ 40 € pour la version avec ventilateurs ) et la solidité est correcte (malgré une sensation de fragilité) puisque le miens a 2 ans et ne présente pas de signe de fatigue.

Côté clavier, je suis passé à la disposition BÉPO , qui optimise la disposition des touches de façon statistique, en fonction de la fréquence d’utilisation des lettres dans la langue française, afin de limiter les déplacements des mains sur le clavier (dans le même esprit que le clavier Marsan français ou le Dvorak anglais). De plus, la disposition BÉPO offre directement les signes typographiques français (guillemets typographiques «», ligatures œ æ, différents signes ≠ × ÷ − ±) et lettres é, à et ç sont accessibles directement, sans devoir passer par des combinaisons de touches ou des modificateurs. Changer de disposition de clavier n’est pas chose facile, mais en déménageant au Québec, il m’a déjà fallu passer des claviers AZERTY aux QUERTY, donc je n’étais plus à une disposition de clavier près.

J’ai choisi un clavier Typematrix , où les touches sont alignées en grille. Il faut savoir que la disposition en quinconce des lignes de touches sur la claviers standards est un héritage de la machine à écrire, justifié par le passage des tiges qui reliaient les touches aux fontes, mais n’est justifiée par rien d’autre que l’habitude, sur ordinateur. Le fait que les touches soit bien alignées en grille facilite la frappe à l’aveugle (on avance ou on recule en ligne droite, pas besoin de gérer des diagonales bizarres) et accélère la dactylographie. De plus, le clavier Typematrix est symétrique, donc le travail est mieux réparti entre les mains. Cela a donc été pour moi l’occasion d’apprendre la frappe à 10 doigts, car même après 15 ans de piano et 3 livres publiés, je tapais toujours à deux doigts (mais honnêtement, à part les problèmes musculaires, j’étais quand même plus rapide à deux doigts que la plupart des gens à 10).

Le vrai problème du clavier Typematrix est son prix : 110 €. Ça n’est pas rien, surtout que la moyenne des claviers érgonomiques classiques tourne autour de 40-50 €. Mais à la quantité de texte et de code que je tape par an, je ne regrette pas. Ce clavier est d’un encombrement minimal (donc toutes les touches vous tombent sous les doigts), léger, facile à transporter, mais surtout… la frappe est tellement confortable que c’en est un délice. La course des touches est assez importantes (3 mm), ce qui permet aux ressorts de bien amortir le mouvement avant de toucher le fond (les chocs et vibrations répétés sont très fatiguants pour les muscles et les articulations). De plus, une touche modificatrice (Fonction) permet de transformer temporairement une portion du clavier en véritable pavé numérique. Des raccourcis directs sont disponibles pour les fonctions media (lire, pause, modifier le volume sonore), mais aussi pour changer de fenêtre, faire apparaître les menus contextuels et copier/couper/coller. Bref, après 2 ans, c’est juste du bonheur. Le seul bémol, c’est qu’il n’est pas optimisé pour la programmation, qui utilise beaucoup de caractère spéciaux, que le BÉPO ne rend disponibles qu’avec des modificateurs et des combinaisons de touches.

#Problèmes de posture

La frappe au clavier suppose plusieurs conditions pour assurer son confort :

  1. les pieds doivent reposer à plat au sol
  2. les jambes doivent être raisonnablement pliées (genoux à environ 90°) de façon à ne pas cambrer les reins et à pouvoir soutenir son dos avec ses jambes.
  3. les coudes doivent être posés sur des accoudoirs de telle sorte que les épaules soient légèrement remontées par rapport à leur position naturelle (et que l’accoudoir supporte donc le poids du bras). Les accoudoirs seront préférablement en matériau souple mais ferme (mousse haute densité ou gel) pour éviter de créer des points de pression sur l’articulation.
  4. le clavier doit être à une hauteur telle que les poignets soient à la même hauteur que les coudes ou juste un peu plus bas. Les mains ne doivent surtout pas être en rétroversion par rapport au poignet, mais dans l’axe de l’avant-bras (comme au piano). De façon générale, l’articulation du poignet n’est pas faite pour travailler loin de sa position médiane (dans l’axe de l’avant-bras), surtout dans les travaux de force. En effet, un grand nombre de nerfs, muscles et tendons passent par le canal carpien et le poignet, où ils sont proches de la peau donc pas bien protégés des compressions extérieures.
  5. l’écran doit être positionné de sorte que les yeux soient à la même hauteur que le milieu de la zone d’affichage, voire un peu plus bas. Un écran trop bas favorise l’avachissement car la posture se modifie imperceptiblement jusqu’à ce que l’œil soit aligné au milieu de la zone d’affichage, ce qui implique d’arrondir le haut du dos et de laisser la tête pendre sur sur les cervicales. Réhausser l’écran encourage au contraire une posture plus droite, avec les segments vertébraux mieux alignés verticalement (port de tête « digne », comme on peut le voir chez les danseurs classiques et la haute bourgeoisie).
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Croquis de concept des positions optimales

On se rend alors compte de plusieurs choses :

  1. la plupart des bureaux ont une hauteur d’environ 75 à 80 cm, ce qui est trop haut pour pouvoir avoir à la fois les genoux à 90° et les coudes à 90-120° avec les épaules légèrement relevées. Dans mon cas (1 m 70), mon bureau de 72 cm est 10 cm trop haut, et il faut donc absolument opter pour des bureaux réglables en hauteur,
  2. la plupart des pieds d’écrans sont trop courts et ne permettent pas de monter l’écran suffisamment (il manque une dizaine de centimètres). Il faut alors fixer l’écran au mur à la hauteur désirée ou surélever le pied d’écran du bureau,
  3. de nombreux bureaux ne sont pas assez profonds pour avoir une distance suffisante entre l’écran et les yeux (80 cm en supposant un champ de vision de 40° et un écran de 24 pouces), dans ce cas le plus simple est de fixer l’écran à un support mural et d’écarter le bureau du mur jusqu’à ce que la distance soit satisfaisante,
  4. il est impossible d’avoir les mains dans l’axe de l’avant-bras sans un repose-poignet qui surélève et protège le poignet des arrêtes saillantes du bureau. Dans mon cas, mes avants-bras reposaient sur l’arrête saillante du bureau, ce qui mettait de la pression sur des tendons et le nerf médian, sous le poignet, particulièrement douloureux à la longue.
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Repose-poignet 3M

Pour permettre aux poignets de reposer confortablement pendant la frappe au clavier ou l’utilisation de la souris, j’ai opté il y a un an et demi pour des repose-poignets en gel 3M  : disposés devant le clavier et devant la souris, ils permettent de surélever légèrement le poignet tout en offrant un support ferme mais non rigide. L’ensemble coûte environ 20 € est est pratiquement inusable. Le seul défaut est que le dessous est glissant, donc il faut le fixer au bureau avec de l’adhésif pour qu’il reste en place (ou avec des systèmes anti-dérapants).

Et si vous avez l’habitude d’utiliser aussi de la documentation papier, en plus de l’informatique, un pupitre de table fait une réelle différence. Quand j’avais 16 ans, j’en avais fabriqué un en contreplaqué avec des charnières, et ça avait changé ma vie. C’est encore plus utile avec un écran, car poser le livre à plat sur le bureau le met à bonne distance de l’écran, et il est plus facile de travailler en ayant toute l’information sous les yeux, avec le livre à côté de l’écran (les moines copistes utilisaient le pupitre pour une bonne raison). Je me sers notamment de mes bouquins d’ingénierie quand je fais du code de calcul, et transcrire les équations du livre en ligne de code à l’écran augmente la probabilité d’erreur et de saut de ligne si l’on ne peut pas avoir les deux supports dans le même champ de vision.

Note

Dans tous les cas, aucune posture n’est ergonomique si on la maintient plus de 45 min, et il est crucial de bouger au moins une fois par heure : marche, changement de hauteur pour les bureaux assis/debout, remplacement temporaire du fauteuil par une Gym ball, le corps a besoin de mouvement pour fonctionner.

L’idéal est de faire des renforcements musculaires plusieurs fois par jour, notamment à l’aide d’élastiques : les exercices connus sous les noms de rowing, oiseau, traction verticale et horizontale  sont particulièrement adaptés aux professions de bureau et demandent juste un élastique de Pilates à 8€ chez Décathlon.

#Problèmes d’habitudes

Quand on apprend à utiliser un ordinateur, on apprend à le faire fonctionner. Pas à l’utiliser de façon optimale. Le problème est qu’une fois qu’on a pris l’habitude de faire n’importe quoi, il est difficile de revenir en arrière, et il faut vraiment avoir mal pour trouver la motivation.

Un ordinateur utilise principalement 2 périphériques d’entrée : clavier et souris. Certains professionnels de la création ont des périphériques supplémentaires (tablettes graphiques, consoles spécialisées, souris 3D, etc.). Idéalement, lors de l’utilisation d’un logiciel, on ne devrait utiliser qu’un périphérique à la fois, car les aller-retours de la souris au clavier, par exemple, augmentent les déplacements, la fatigue, et font perdre du temps. De plus, la souris est le système le plus traumatisant pour la main car c’est celui qui demande les plus grands déplacements. Il faut donc essayer d’utiliser au maximum le clavier. Celui-ci dispose notamment de touches de défilement qui permettent de se rendre directement au début ou à la fin d’une page sans avoir à faire rouler la souris sur des kilomètres.

Les logiciels et les systèmes d’exploitation disposent de nombreux raccourcis claviers qui permettent de faire presque tout sans avoir à quitter le clavier, ce qui est très pratique quand on tape du texte ou du code : ouvrir un autre logiciel, changer de fenêtre, d’onglet, faire une recherche par mot-clé, etc. Le problème est que ces raccourcis doivent s’apprendre par cœur, et que donc l’efficacité demande un investissement, qui revient à faire travailler sa tête pour faire moins travailler ses bras.

Il y a donc un souci d’ergonomie aussi au niveau des logiciels, puisqu’on se rend compte que les logiciels avec interfaces « intuitives » (interfaces graphiques What You See Is What You Get) obligent souvent à utiliser intensément la souris pour sélectionner/pointer, pour ouvrir des boîtes de dialogues ou pour naviguer dans des menus, puis le clavier pour saisir les informations. On passe donc son temps à changer de périphérique, ce qui n’est ni efficace ni reposant.

Pour limiter la pénibilité de l’usage de la souris, j’ai donc opté pour une souris verticale ergonomique 3M  et plus tard pour une souris à trackball Logitech MX Ergo .

La souris verticale 3M permet de maintenir le poignet dans une position plus naturelle (position marteau) en appuyant sur les boutons avec le pouce, plus fort que l’index et que le majeur. Le prix de ce jouet est assez ridicule (60 €) si l’on considère que ça n’est qu’une souris optique 3 boutons avec une coque en plastique moulé, mais après avoir testé différents modèles de souris ergonomiques, c’est le meilleur que j’aie trouvé. Son principal défaut est l’absence de roulette de défilement, ce qui se corrige, et n’est finalement pas plus idiot car la roulette force les doigts dans une position vraiment bizarre et très peu confortable. Malheureusement, la souris verticale finit tout de même par être douloureuse en utilisation intensive.

La souris à trackball présente l’avantage de ne pas bouger sur le bureau : c’est le pouce qui déplace le curseur en faisant rouler le trackball (boule grise sur les photos). L’avantage est donc d’avoir toujours la souris à proximité du clavier, mais également d’avoir toujours la souris dans une position ergonomique pour l’avant-bras, ce qui minimise considérablement des déplacements de la main et du coude.

#Problèmes d’écrans

La plupart des gens utilisent des écrans trop lumineux. Dans mon cas, en tant que photographe, le problème est réglé puisque mes écrans sont étalonnés à la sonde à une luminosité de 90 Cd/m² (norme ISO pour les imprimeurs). Sans sonde, garder la luminosité à 25 – 30 % de la luminosité maximale est suffisant, sauf à avoir une fenêtre dans le dos. Si vous mettez une feuille blanche sur votre bureau, elle devrait avoir la même luminosité qu’une page blanche à l’écran : c’est particulièrement important si vous travaillez à la fois avec des documents papier et des documents numériques. En cas d’écart trop important de luminosité entre le blanc du papier et le blanc écran, l’œil doit s’adapter en passant de l’un à l’autre, et ça fatigue.

La résolution de l’écran est non négligeable aussi. Les écrans 4K sont destinés essentiellement aux graphistes et photographes, et pourtant, pour moi qui ai connu toutes les résolutions depuis le 800×600 pixels, ce sont à mon avis les premiers écrans qui rendent la lecture de texte agréable (et plus juste acceptable). En effet, les systèmes d’exploitation modernes appliquent un anti-crénelage  (en anglais : antialiasing) sur les polices pour éviter l’effet de marche d’escalier (qui laisse voir les pixels). L’effet pervers de cette correction est un floutage des bords du texte qui vous donne la sensation d’être myope après quelques heures. Avec des écrans à très haute résolution, la taille des pixels est si fine que cet effet devient imperceptible et la netteté est améliorée. Si l’effet est acceptable en résolution Full HD (1920×1080) sur des formats d’écrans de 15.6 pouces (densité de pixels de 140 dpi environ), la 4K (3 840 × 2 160) est la première résolution à donner le même rendu qu’une page imprimée (soit 280 dpi, sachant que l’œil humain émetrope ne peut plus distinguer les détails à partir de 320 dpi à une distance de 25 cm).

La température couleur est également importante, mais rarement possible à régler sur des écrans non spécialisés « arts graphiques ». Les écrans LCD ont des températures couleur de 6500 à 7000 K, soit un blanc qui tire dans le bleu (la lumière du jour varie entre 4500 K au crépuscule et 5500 K en plein soleil). Or cette teinte bleue est connue non seulement pour dégrader l’œil plus vite (la lumière bleue, proche de l’ultra-violet, est plus énergétique que la lumière rouge par exemple), mais aussi pour dérégler le rythme circadien (cycle sommeil/éveil) notamment en cas d’utilisation de l’ordinateur en soirée, car le bleu « réveille ». Il est donc préférable d’abaisser la température couleur autour de 5000 K si possible (pour un blanc plus orangé), voire d’utiliser des filtres d’écran rouge (en logiciel, par exemple Redshift ) en fin de journée pour protéger le sommeil.

#Solution

Voici donc mon bureau.

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On remarque que le livre a environ la même luminosité que les écrans. L’éclairage ambiant a ausi une températune couleur proche de celle des écrans. L’écran principal accueille les applications sur lesquelles je travaille (ici du code de calcul). L’écran du portable et le livre accueillent les supports documentaires, formules, tables et graphes qui me servent de références. La tablette me sert pour les brouillons, schémas et calculs. J’ai disposé des rampes LED sous l’écran et le support de laptop pour avoir un éclairage continu sans ombre, très pratique quand je dois souder de l’électronique. Le réhausseur pour le pied de l’écran principal sert à cacher/ranger les disques durs externes.

#Morale de l’histoire

Qui veut voyager loin ménage sa monture. L’enjeu, quand on passe 8h et plus par jour assis devant un ordinateur, est d’essayer de contrôler la machine du bout des doigts, avec un minimum d’effort et de déplacement. Je parle ici  – évidemment – des activités de production (programmation, rédaction, conception, etc.), pas des activités de consommation (de films, de musique, d’informations) qui ne demandent guère qu’un bon fauteuil.

Il faut aussi essayer de changer de posture régulièrement. Les bureaux assis/debout, qui permettent de changer la hauteur du plan de travail, sont des solutions très intelligentes bien que coûteuses. Il faut essayer de se relever et de faire quelques pas toutes les 30 min, ce qui n’est pas toujours évident quand on est lancé sur une tâche créative qui demande de la concentration. Par exemple, je déteste m’arrêter quand je travaille sur une idée parce que je la perds en pause (ou je passe ma pause à ne vouloir que retourner au boulot).

L’équipement de son poste de travail informatique avec des outils ergonomiques n’est pas bon marché et revient assez vite à 250 €, ce qui correspond à 5 séances de physiothérapie. En ce qui me concerne, le calcul est vite fait… En choisissant du matériel assez durable, amorti sur plusieurs années, l’économie en frais de santé est substancielle. Mais le bon usage de l’ordinateur ne se limite pas à du matériel supplémentaire pour améliorer la posture, il réside aussi dans une utilisation raisonnée du clavier, de la souris et des autres périphériques pour limiter les déplacements et améliorer la productivité.

Il convient tout simplement de prendre connaissance des raccourcis et des automatismes déjà présents dans son système d’exploitation pour utiliser la machine à son plein potentiel et s’éviter du travail superflu. Par exemple, dès que vous répétez plus de 3 fois consécutives la même opération manuellement (copier/coller, déplacement de fichier, etc.), c’est probablement que vous utilisez mal votre machine et qu’il doit exister un moyen d’automatiser la tâche répététive pour la faire un une seule fois.

Ce faisant, on n’améliore pas seulement sa santé, mais aussi son efficacité et on réduit le risque de faire des erreurs dans son travail. Parce que moins on travaille, moins on a de chances de faire des bétises. Du coup, accomplir sa tâche en un minimum d’opérations, c’est se garantir une fiabilité maximale.