Les systèmes Windows et Mac sont généralement livrés avec des logiciels Dolby Digital® qui permettent d’égaliser le son pour obtenir un effet « surround » (d’ambiance, pour les francophiles). Les mêmes enceintes peuvent être du pur bonbon sous Windows et totalement nulles sous Linux en raison de cette correction.
J’ai possédé par le passé deux systèmes M-Audio Studiophile AV, dont j’ai dû me défaire à chaque déménagement, et dont la réponse totalement neutre en fréquence me satisfaisait pleinement, sans avoir besoin d’égaliseur le son numériquement. Néanmoins, lassé de devoir refiler mon système de son à chaque déménagement transatlantique (120-140 € à chaque fois), j’ai préféré opter cette fois-ci pour une enceinte bluetooth portable Bose Soundlink Mini II. Bose a une longue histoire d’innovation sonore, et cette enceinte a d’excellentes revues.
Sauf qu’en testant le résultat sur Fedora 31 avec Pulse Audio et le driver Bluez/A2DP, c’est tout plat et plutôt nul. Le son manque cruellement de basses (alors que toutes les critiques vantent ses basses puissantes) et de relief, ebref j’ai tout de suite suspecté un problème d’égalisation.
Après avoir testé différents égaliseurs pour Pulseaudio (un qui ne marche pas, un qui marche mal), j’ai trouvé PulseEffects , un logiciel packagé pour Debian, Ubuntu, Fedora, qui permet d’appliquer des greffons Gstreamer sur un flux audio temps-réel. Basé sur la courbe de gain en fréquence mesurée par Les Numériques , j’ai créée un égaliseur inverse de façon à neutraliser le gain sur toute la plage 20-20k Hz. L’amélioration est significative, mais loin d’être parfaite. Globalement, on booste les basses, les hauts aigus, et les hauts mediums, puis on diminue les bas mediums et les bas aigus, l’objectif étant un résultat neutre qui correspondrait à l’acoustique naturelle des instruments.
J’ai donc terminé l’ajustement à l’oreille sur un enregistrement des Variations Goldberg par Alexandre Tharaud et de Chabrier par Pierre Barbizet . L’avantage du piano est qu’il couvre presque toute la gamme audible, et l’avantage de ces enregistrements est qu’ils sont réalisés proche de la table d’harmonie, avec peu d’acoustique ambiante, et que je connais assez bien la sonorité des pianos utilisés (Steinway pour Alexandre Tharaud, probablement un Pleyel ou un Gaveau pour Pierre Barbizet). L’objectif est d’avoir un rendu neutre et fidèle à la sonorité originale, donc oubliez les basses ultra vitaminées.
Donc, si vous voulez économiser du temps, il suffit d’importer ce pré-réglage dans PulseEffect : Bose Soundlink Eq .